Construit en 1903, le marché couvert d’Albi brasse en son sein, commerçants, producteurs et clients jour après jour depuis plus d’un siècle. Construit à l’ancien emplacement du quartier Saint-Julien autrefois occupé par les légions romaines, au cœur de la cite épiscopale d’Albi, le pavillon triangulaire qui l’abrite est classé monument historique. C’est un lieu à voir absolument pendant que vous faites du tourisme à Albi.

Un lieu plein de vie

A quelques pas de la cathédrale Sainte-Cécile, le marché couvert d’Albi vibre au rythme des échanges entre producteurs et consommateurs. Sous la Halle, ceux-ci viennent s’approvisionner en produits frais exposés sur les étals, en spécialités locales, mais aussi s’imprégner de l’ambiance toute particulière de ce lieu. En effet, le festival de couleurs et de senteurs qui nous y accueille contribue depuis plus d’un centenaire à rendre ce lieu vivant. Le marché couvert est comme un témoin de la très ancienne tradition marchande d’Albi. Déjà à l’époque médiévale, marchés et foires s’animaient près de la collégiale Saint-Salvi, de la cathédrale Sainte-Cécile, ou sur la place de la Pile. Mais ce n’est qu’en 1860 qu’Albi décidera de la construction d’un bâtiment inspire par les Halles de Paris pour abriter le marché alimentaire. Le conseil municipal lance en 1902 un concours pour la construction de ce marché. Le choix sera porté sur le projet de l’architecte Thierry Bourdois, qui se fera assister par le désormais célèbre André Michelin, alors concepteur de charpentes en métal.

La Halle du marché d’Albi fut érigée de 1903 à 1905, suivant un style architectural « Pavillon Baltard ». Le grand ensemble de briques et de structures métalliques est ainsi conçu de manière à ce que les pièces s’encastrent les unes dans les autres. Une autre spécificité dans le plan, la forme triangulaire du pavillon, vient compléter l’harmonie structurelle de la Halle, pour en faire toute l’unicité. Mais au delà de l’architecture, la localisation géographique même du marché, dans le quartier Saint-Julien, en rajoute à son intérêt.

Le quartier Saint-Julien

Ce quartier fut d’abord occupé par les légions romaines, qui en fortifièrent l’enceinte. Avec l’expansion de la ville, il fallut en élargir les murs a deux reprises, d’abord au VIème siècle, époque de l’invasion des Wisigoths, ensuite au IXème siècle, sous la menace des Francs menés par Charlemagne. Le quartier ne sera cependant pas englobé avant le début de la Guerre de 100 ans, au XIVème siècle. Saint-Julien prospéra au fil des années, pour inclure un prieuré et trois églises paroissiales, et devint un des points d’activité les plus riches de la région. Il se caractérisait également par un enchevêtrement complexe de ruelles toujours animées, bordées par des magasins.

La mairie prit en 1902 l’initiative de raser ce quartier, libérant un périmètre compris entre les rues Emile Grand, Saint-Julien et des Foissants. Tout fut démoli à l’exception de la maison romane XIIème siècle, plus vieille demeure de la ville. Les équipes en charge de creuser les fondations firent plus tard l’intéressante découverte de fragments d’amphores et autres poteries datant de l’époque gallo-romaine. Ceux-ci enrichiront par la suite la section archéologie du musée.